Le Roi Lear
Quelle folie !
Les lois du royaume sont telles que chacun y occupe une place définie, elles se dessinent donc à travers un ordre établi et il est facile de déceler d'emblée chez chacun des protagonistes une puissance égotiste manœuvrant le pouvoir et le rapport de force ... Forces de l'ego qui s'imposent et définissent l'homme comme un être supérieur - orgueil en avant, tambour battant.
Les éléments sont là pourtant qui vont se déchaîner et malmener cette grandeur telle une tempête et une tempête pour l'esprit.
"...Il s'efforce, en son petit monde d'homme, de dépasser
En orage, l'étreinte errante, la bataille
De la pluie et du vent..."
... et les enjeux de ce "soi pour soi" ou de "cet autre pour lui" s'inscrivent encore en ce lieu jusqu'à ce que cet ordre se fissure. Telle une figure humaine, un être animal, le pouvoir se joue de l'homme. Le roi se plie, se redresse à peine, lentement s'affaiblit et inexorablement s'affaisse. Dans cette chute, il voit le monde tel qu'il ne l'a jamais regardé,
"Quoi ? Es-tu fou ? A-t-on besoin de ses yeux pour voir comment va le monde ? Regarde avec tes oreilles."
... et il voit l'autre, cet autre dont il aura besoin pour vivre ou mourir en paix, ainsi l'homme ne doit son salut qu'à celui-ci.